L’Intérêt en Islam « Riba »

Dans l’éthique de l’Islam, pure et sage,

Riba est banni, pour un monde plus juste.

Partage équitable, pas d’usure à notre avantage,

Pour l’humanité, un bel avenir.

 

L’un des principes fondamentaux de l’Islam est l’interdiction absolue de l’intérêt, aussi appelé « Riba ». Cette prohibition est ancrée dans les sources de la foi musulmane et reflète une dimension éthique profonde qui régule les relations financières et commerciales dans la société.

Ibn `Abbas rapporte :

Le dernier verset (du Coran) révélé au Prophète (que la prière de Dieu et Son salut soient sur lui) était le verset traitant de l’usure (c’est-à-dire Riba).

Sahih al-Bukhari (n°4544)

 

Quelles sont les raisons de l’interdiction de l’intérêt en Islam ?

L’interdiction de l’intérêt en Islam repose sur un ensemble de raisons éthiques profondes qui visent à préserver la justice sociale, à protéger les plus vulnérables et à établir des relations financières équitables au sein de la société. Voici les principales raisons pour lesquelles l’intérêt est interdit dans l’Islam :

 

La pratique de l’intérêt exploite les personnes en situation financière précaire ou confrontées à des difficultés économiques nécessitant un emprunt d’argent. Lorsque les prêteurs exigent des intérêts, ils imposent un fardeau financier supplémentaire aux emprunteurs, qui peuvent déjà avoir du mal à rembourser leur dette. Cette pratique profite de la vulnérabilité des emprunteurs et aggrave leur situation économique au lieu de les aider. (2:278-279)

 

L’intérêt contribue à creuser l’écart entre les riches et les pauvres en favorisant ceux qui ont déjà des ressources financières et en pénalisant ceux qui en ont moins. Les personnes aisées peuvent investir leur argent et accumuler des revenus passifs grâce aux intérêts, tandis que les personnes défavorisées peuvent se retrouver prises dans un cycle d’endettement accru en raison des intérêts qu’elles doivent payer. Cette situation entraîne une concentration de richesse chez quelques-uns, tandis que la majorité de la population continue de lutter pour maintenir sa stabilité financière. (30:39)

 

L’intérêt permet un enrichissement sans effort et injustifié pour les prêteurs. En recevant des intérêts sur leur argent prêté, les prêteurs peuvent accumuler des richesses sans participer activement à l’économie réelle ou sans prendre des risques significatifs. Cette accumulation de richesses sans contribution productive est contraire à l’éthique islamique, qui valorise le travail honnête, l’équité et la générosité envers les autres. C’est pourquoi Dieu dit dans le Coran : « Dieu a déclaré licite la vente et déclaré illicite l’intérêt ». (2:275)

 

L’Islam encourage le partage des risques dans les transactions financières où les parties impliquées partagent les bénéfices et les pertes de manière équitable. L’intérêt, en revanche, garantit un gain fixe au prêteur indépendamment du succès ou de l’échec de l’entreprise ou du projet financé par l’emprunteur. Cette approche est contraire à l’éthique, car elle place une charge inégale sur l’emprunteur sans que le prêteur ne prenne part aux risques liés à l’investissement. (3:130)

 

L’interdiction de l’intérêt souligne l’importance de la bienveillance, de la générosité et de la solidarité envers les autres membres de la société. En refusant les intérêts, les musulmans sont encouragés à aider les personnes dans le besoin sans chercher un bénéfice financier direct, mais plutôt en investissant dans des actions charitables et en soutenant des projets sociaux qui contribuent au bien-être commun.

 

L’Islam cherche à façonner une société fondée sur la bienveillance, la solidarité et la responsabilité collective. Cette vision éthique vise à instaurer un équilibre entre les intérêts individuels et l’intérêt général, en plaçant l’humanité au cœur des décisions économiques et financières.

 

Le profit est une récompense légitime, à condition qu’il soit obtenu de manière licite, juste et équitable. Dans une économie islamique, le profit est réalisé à travers des investissements et des activités commerciales où l’entrepreneur prend des risques en engageant son capital. Cette notion de profit est cohérente avec l’idée d’entreprise et d’entrepreneuriat qui est valorisée dans l’Islam. L’entrepreneur qui investit son argent dans un projet prend le risque de perdre tout ou une partie de son capital en cas d’échec, mais il a également l’opportunité de réaliser des gains si son entreprise réussit. (2:275)

 

En revanche, l’intérêt (Riba) est une pratique problématique car il garantit un gain fixe, même en l’absence de risque réel pris par le prêteur. L’intérêt implique que le prêteur reçoit un montant supplémentaire (un pourcentage) en plus du montant initial prêté, quel que soit le succès ou l’échec du projet financé par l’emprunteur. Cette caractéristique de l’intérêt le rend inacceptable, car il encourage l’accumulation de richesses sans contribution réelle à l’économie réelle et peut entraîner une concentration excessive de richesses entre les mains de quelques prêteurs. (9:34)

 

L’interdiction de l’intérêt (2:275-279) vise à promouvoir des activités économiques basées sur le travail productif, l’entrepreneuriat et le partage des risques. En refusant l’intérêt, les musulmans sont incités à investir dans des projets concrets qui contribuent au développement économique et social de la société. Cela encourage une économie basée sur la création de valeur et l’innovation plutôt que sur la spéculation et la recherche de gains faciles. L’Islam valorise le travail honnête et la contribution productive à la société et l’interdiction de l’intérêt soutient cet objectif en décourageant les pratiques financières inactives et non productives.

 

L’interdiction de l’intérêt (2:275-279) vise également à prévenir l’endettement excessif et les pièges financiers qui peuvent piéger les emprunteurs dans un cycle d’endettement sans fin. En éliminant l’intérêt, les musulmans sont encouragés à rechercher des formes d’emprunt basées sur l’équité et la justice, comme les partenariats ou les prêts sans intérêt, qui permettent aux emprunteurs de rembourser leurs dettes sans subir le fardeau des intérêts usuraires.

 

La distinction entre l’intérêt et le profit en Islam est essentielle pour comprendre l’interdiction de l’intérêt. Le profit légitime est encouragé car il récompense le risque pris dans un investissement productif, tandis que l’intérêt est considéré comme inacceptable car il encourage la spéculation et l’accumulation de richesses sans engagement dans l’économie réelle. L’interdiction de l’intérêt en Islam vise à promouvoir une économie équitable, basée sur le travail productif et le partage des risques, tout en prévenant l’endettement excessif et en favorisant le développement économique et social de la société.

 

L’interdiction de l’intérêt en Islam ne se limite pas uniquement à des considérations économiques et sociales, elle possède également une dimension profondément spirituelle qui guide la vie des croyants et leur relation avec Dieu. Cette dimension spirituelle souligne l’importance de placer la satisfaction de Dieu au-dessus de la satisfaction matérielle immédiate et invite les musulmans à vivre une vie de bienveillance et de confiance envers leur Créateur et envers leurs semblables en matière financière.

 

En interdisant l’intérêt, l’Islam encourage les croyants à éviter les pratiques financières qui pourraient nuire à leur relation avec Dieu. La quête de la satisfaction divine devient la priorité et cela implique de renoncer à des gains matériels illégitimes, même si ces gains pourraient sembler attrayants d’un point de vue purement économique. Cette recherche de la satisfaction de Dieu se traduit par des actions honnêtes et éthiques dans tous les aspects de la vie, y compris dans les transactions financières. (65:2-3)

 

Refuser l’intérêt implique de croire fermement que c’est Dieu qui pourvoit aux besoins de Ses serviteurs. Les croyants sont appelés à faire preuve de confiance envers leur Créateur, à compter sur Lui pour leur subsistance et à éviter de chercher des profits faciles et injustifiés. Cette confiance en Dieu est une manifestation de la foi profonde des musulmans et renforce leur dépendance envers Lui, les encourageant ainsi à mener une vie basée sur la justice et la droiture. (25:58)

 

L’interdiction de l’intérêt invite les musulmans à être bienveillants envers leurs semblables en matière financière. Plutôt que d’exploiter les besoins des autres pour obtenir des profits, les croyants sont encouragés à soutenir les personnes en difficulté et à aider ceux qui sont dans le besoin. Cette bienveillance se manifeste à travers des actions charitables, des prêts sans intérêt ou encore en investissant dans des projets sociaux bénéfiques pour la communauté. (57:11)

 

L’Islam interdit l’intérêt, car il considère que cette pratique est source de cupidité et de matérialisme excessif. L’intérêt est une forme d’exploitation qui permet d’accumuler des richesses sans se soucier de l’équité et de la justice. En s’abstenant de l’intérêt, les musulmans apprennent à se détacher de l’attrait des biens matériels et à se concentrer davantage sur la dimension spirituelle de leur existence.

L’interdiction de l’intérêt en Islam a une portée spirituelle profonde qui incite les croyants à rechercher l’agrément de Dieu, à placer leur confiance en Lui, à être généreux envers leurs semblables et à éviter la cupidité et le matérialisme excessif. En suivant cette voie, les musulmans cherchent à établir une société fondée sur des valeurs éthiques, la justice sociale et la solidarité, tout en renforçant leur relation avec Dieu et en cultivant une vie de sens et de bien-être spirituel.

 

Le respect de l’interdiction de l’intérêt est une obligation religieuse pour les musulmans, qui découle des enseignements du Coran et des hadiths du Prophète Muhammad (que la prière de Dieu et Son salut soient sur lui). Le respect de cette interdiction est également un moyen de préserver la relation spirituelle avec Dieu et d’éviter les conséquences de Sa colère.

 

Le Coran dénonce fermement l’intérêt et avertit contre la colère divine liée à cette pratique. (2:275) Il encourage les croyants à pratiquer la charité plutôt que l’intérêt. (2:276-280) Il compare l’intérêt à une guerre contre Dieu et Son messager. (2:278-279)

 

Cependant, respecter cette interdiction peut être un défi, surtout dans le contexte financier actuel. Le système financier mondial favorise la pratique de l’intérêt. Les institutions financières traditionnelles, comme les banques, fonctionnent souvent selon des principes qui vont à l’encontre de l’interdiction de l’intérêt.

Face à cette difficulté, le musulman est appelé à redoubler d’efforts pour éviter l’intérêt et préserver sa foi. Cela peut impliquer de rechercher des alternatives financières conformes à l’éthique islamique, comme les banques islamiques qui opèrent selon des principes de partage des risques et des bénéfices. (2:282)

 

En choisissant de s’éloigner de l’intérêt, le musulman peut faire face à des défis économiques. Bien que ces défis existent, de nombreux musulmans considèrent que les avantages de s’abstenir de l’intérêt l’emportent sur les inconvénients. En cherchant des solutions dans le cadre de la finance islamique, ils s’efforcent de construire une économie plus éthique et solidaire où les principes religieux et les valeurs communautaires sont pris en compte. Malgré les difficultés, cette approche peut également stimuler l’innovation dans les mécanismes de financement et renforcer la cohésion sociale dans certaines communautés musulmanes.

 

Cependant, il est important de se rappeler que la satisfaction divine et la préservation de la foi sont des objectifs plus élevés et plus importants que la prospérité matérielle à court terme. En plaçant sa confiance en Dieu et en évitant les pratiques financières interdites, le musulman construit une relation plus étroite avec son Créateur et peut bénéficier de la protection divine contre les conséquences néfastes de l’intérêt.

 

Voici deux hadiths du Prophète Muhammad (que la prière de Dieu et Son salut soient sur lui) qui interdisent l’intérêt (Riba) en Islam :

D’après Jabir ibn ‘Abdullah, le Prophète Muhammad (que la prière de Dieu et Son salut soient sur lui) a dit : « Évitez les sept péchés capitaux : associer d’autres divinités à Dieu, la sorcellerie, tuer quelqu’un sans raison valable prescrite par la loi, manger l’usure, consommer l’argent de l’orphelin, fuir le jour de la bataille et accuser sans raison chaste une femme qui se comporte honorablement ». (Sahih al-Bukhari, 2766)

 

Selon Abu Huraira, le Messager de Dieu (que la paix soit sur lui) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous fait un prêt à quelqu’un, il peut le suivre s’il le souhaite et s’il souhaite lui pardonner la dette, c’est encore mieux ». (Sahih al-Bukhari, 2314)

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